volets mi-clos
un rayon de lune se faufile
et m’éveille
nuit de pluie et de vent
ce matin, feuilles et branches
jonchent le chemin
lumière d’automne –
ombres étirées
même à midi
matin d’hiver
maison endormie
odeur du café
bruine d’automne –
perles d’eau sur les feuilles
courbées des iris
jardin en hiver –
sous la haie de lauriers
une balle oubliée
rue de printemps –
parapluies multicolores
éclos sous l’averse
le soleil couchant
traverse la maison –
rayon de poussières d’or
douceur d’avril
la rue, plus court vêtue,
montre ses jambes
le trottoir n’est plus
que pétales de cerisiers –
les fouler, quel dommage !
au fond du bol
mon visage sur le miroir
du café noir
ruelle ensoleillée
une femme en jupe courte
à contre jour
à l’heure de la sieste
le banc de pierre paraît
beaucoup moins dur …
astiquées par le mistral
la lune et les étoiles
redorées à neuf
les enfants grandis,
seul le vent joue encore
à la balançoire
l’automne s’avance –
l’ombre de la haie s’approche
de la maison
fraîcheur des draps –
à l’heure du coucher
un frisson sur sa peau
pointillés
sur la terrasse enneigée –
le chemin du chat
radio réveil –
arraché au sommeil
par le fracas du monde
au bout de la grève
les pales des éoliennes
brassent le bleu du ciel
le reflet de la lune
dans ma tasse de tisane
je l’ai bu aussi !
brise de juin –
flux bleu, reflux vert
des champs de lin
dans le vide laissé
par le silence des cigales
la première étoile
volets entrebâillés –
dans le feuillage des chênes
des instants d’azur
une étoile filante !
encore pris au dépourvu
pour choisir un vœu …
à même le sol
un sans abri couché –
le flot des passants
fin de réunion –
gobelets de café vides
sur les tables
ciel d’encre –
la courbe parfaite
d’un arc-en-ciel
crépuscule d’automne –
les rails luisants du tramway
dans la rue déserte
vent du nord –
la fumée soufflée net
au ras des cheminées
hospice
une fenêtre éclairée –
nuit de Noël
soleil couchant –
les tours de verre
s’allument