H
A I K U S P
I R I T
Ogiwara
Seisensui
Ogiwara Seisensui, avec l'aide de Kawahigashi Hekigodo
(1873-1937), a fondé la revue SOUN (Cumulus) qui publiera
des haïku non traditionnels (pas de mot de saison, moins ou plus
que 17 syllabes) de nouveaux poètes comme Santoka Taneda (1882-1940) et
Ozaki Hosai (1885-1926).
Cet enfant tout en pleurs
et le corbeau qui craille ce matin
Je sors de mon bureau un livre
à la main la berge est si longue
Retenant un ballon qui veut s'envoler
dans le ciel bleu l'enfant sur
mon dos
Des libellules volent dans la lueur
du soir l'eau qui coule
Les tombes des exilés
là où résonnent les
mortiers qui pilent le grain
Le bateau s'approche d'un grand
rocher il y a des cormorans sous le
soleil de plomb
Un homme et une femme ah qu'ils se
tiennent la main avec froideur
Avec ma vieille tasse de thé
toujours intacte je fête mes
quarante ans
Après le Grand tremblement de
terre (1923) - Deux poèmes
Surgissant
du feu que reflète le ciel
il arrive un futon sur le dos
Dans le
grondement du feu la nuit s'enfonce
crache une lune ébréchée
A la mort de ma mère - Deux
poèmes
Face
à face avec le visage de ma
mère, décédée
Ce soir je
dors aux côtés de ma
mère ma mère qui vient de mourir
Jusque dans le ciel de cette
soirée le sillon d'une petite route
La lune brille je rentre à la
maison
Moineaux du matin, leurs voix disent
que la neige arrive dans cette
montagne au loin
Traduction : Gilles Fabre