H  A  I  K  U     S  P  I  R  I  T
L'automne


Faisant aller
dans la solitude du bureau,
je remets du charbon



Port gelé ~
jadis une ville russe
ici et rien de plus



Ce plaisir ~
un garçon lèche la cuiller
qui contenait la glace



Sauterelle volante
passe sur l'épaule
de mon amour



Le ventilateur du plafond
ralentit, s'arrête,
reposant ses grandes ailes



Même pendant
que l'on lace les patins à glace
le coeur bat plus vite



Derrière la haie de rosiers,
la nuit est tombée ~ rien ne brille
d'autre que les étoiles



Jusqu'aux hautes herbes
les roues de la locomotive
viennent s'arrêter



Yeux fixés sur une main
qui libère avec soin
une sauterelle piégée



Dans l'herbe des pampas
je tombe sur un vrai moineau
assis et qui chante



Au-dessus de la tombe froide
soleil et lune dans les cieux
s'éclairent l'un l'autre



Un lézard est sorti
observer le nouveau
propriétaire de cet endroit



Le bruit d'un fusil
rebondit sur la surface
d'une mare



La rivière en été
immerge le bout rouge
d'une chaîne en acier



Dans un sanctuaire
j'arrange la capuche
d'un bébé



Les cris des oies sauvages ~
elles sont toutes passées
sous la lune



Un tapis de neige
m'empêche de m'approcher
du bord de l'océan



En voie de guérison,
je ramasse une poignée
de sable brillant



Je tiens dans ma main
une plume de faucon que les vents
encerclent



Toujours en plein vol ~
le pétal de cerisier que j'ai vu
quitter le château



Un bocal d'eau
avec une fourmi qui flotte
sans ombre



Mi-automne ~
les lumières des pécheurs au loin
plus loin que la lune



Une fois sur la mer
les vents d'hiver ne peuvent plus
rentrer à la maison



Le chien de la berge
s'en va et devient
un chien des champs








Traduction : Gilles Fabre





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